Assassinat de Jean Jaurès à Paris par Raoul Villain
Le pacifisme de Jean Jaurès lui attire la haine des nationalistes. Le vendredi 31 juillet 1914, il tente, d'abord à la Chambre des députés, puis au ministère des Affaires étrangères, de prévenir le déclenchement de la Première Guerre mondiale. En fin d'après-midi, il se rend au siège de L'Humanité pour rédiger un article qu’il conçoit comme un nouveau « J’accuse… ! ». Avant de commencer sa nuit de travail, il descend dîner avec ses collaborateurs au Café du Croissant, situé au 146 rue Montmartre, à l’angle de la rue du Croissant. Vers 21 h 40, un étudiant nationaliste, Raoul Villain, tire deux balles par la fenêtre ouverte du café et abat Jaurès à bout portant. Amédée Dunois, journaliste anarcho-syndicaliste et ami de Jaurès, qui se trouvait avec lui, se précipite à la recherche d'un médecin pour prodiguer les premiers secours. Paulo do Rio Branco da Silva Paranhos, médecin et ami de Dunois, arrive quelques minutes plus tard. Après avoir constaté l'hématome intracérébral de Jaurès et tenté plusieurs fois de prendre son pouls, il annonce la mort du député socialiste. Le corps est temporairement transporté à son domicile, une maison à briques rouges située au 17, rue Eugène-Delacroix, dans le 16e arrondissement de Paris.
Cet assassinat renforce de facto le ralliement des socialistes hésitants à l'« Union sacrée ». La grève générale prévue n’est pas lancée.
L’assassin, Raoul Villain, s’enfuit après avoir tiré. Un témoin, présent au café, le poursuit et réussit à le maîtriser à quelques dizaines de mètres de la scène du crime, avant que les autorités ne prennent le relais.
Le 29 mars 1919, Raoul Villain est acquitté par le jury de la cour d’assises de la Seine. La veuve de Jean Jaurès est, quant à elle, condamnée à payer les frais du procès.
